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mardi 22 décembre 2015

L'art funambulesque (Part II)



Colombe
Techniques mixtes
150x160cm



Vous continuez à réfléchir à l'art funambulesque, aérien, léger et précis! A la prise de risques lorsque à grands coups de pinceaux et de chiffons vous étalez l'encre sur le papier ou la toile.
Les « accidents » qui n'en sont pas vraiment, car la main sait, maîtrise, dirige, ainsi les pieds du funambule danse sur l'espace du fil.

Le grand tableau Colombe fait parti d'une série d'autres, que vous diriez inspirés, comme peut l'être un récit poétique.
La toile à même le sol, vous tachez et tâchez de rendre une vision nocturne : une croisée de chemins avec des points cardinaux. Peu à peu une image a surgi, sans que vous puissiez l'expliquer.
Certaines personnes y voient une figure, d'autres une ville incendiée, d'autres parlent de peinture mystique ou, de manière plus prosaïque : d'abstraction lyrique. Vous préférez le commentaire poétique d'une amie décrivant une colombe sur la tête d'une silhouette.






Trinité
Techniques mixtes
120x130cm







Renaissance
Techniques mixtes
120x130cm










jeudi 17 décembre 2015

L'art funambulesque (Part I)



Antonio & Piero Pollajuolo
Appolon et Daphné 1470-1480
29.5x20cm


Vous êtes artiste, vous doutez souvent.
Vous demandez à un ami,  artiste aussi, ce qu'il pense de votre travail.
Il vous répond d'une manière laconique : « Tu fais un acte de funambule. »
Sur le moment, vous ne savez plus sur quel pied danser ! Vous réfléchissez : si vous en faites trop, risque de chute  ; si vous n'en faites pas assez, risque d'inanition. Heureusement il y a le balancier, en l'occurrence vos mains. Des mains en qui vous devez faire confiance, des mains agissant souvent mieux, que la pensée raisonnée, que votre intellect.
Vous relisez le texte d'Henri Focillon (1) : « L'art se fait avec les mains, elles sont l'instrument de la création, mais d'abord l'organe de la connaissance »
Vous en venez donc aux mains, non pas avec votre très cher ami, mais avec la matière, l'argile, la terre afin de rendre libre une parole aux risques de l'effritement et de l'effacement.


Des mains, qui agissent











  
                             







Ces mains ont été  modelées et réalisées à l'issue d'une exposition  à la Galerie Le Bunker, Ste-Croix en janvier 2015
Les mains de Jean-Marc G. les ont patiemment cirées, polies ou teintées.












St-Sulpice, janvier 2015                                                                                              Ch. Quéhen








(1) Henri Focillon (1881-1943) "Eloge de la main" 1934






mardi 1 décembre 2015

La fenêtre

Demain, c'était hier



La fenêtre
Encre gomme laque
100x70cm



Il y a plus de quarante ans. Postée devant la fenêtre de la chambre, elle se fit la promesse d'aller ailleurs, quitter cette maison, cet intérieur pour ne plus subir l'enfermement et l'implacable silence des mots.

Ainsi porter son regard au delà, c'est considérer demain comme une espérance, imaginer d'autres possibles, d'autres espaces, d'autres rencontres.
Ce n'est pas gagner d'avance, car devant la fenêtre le clair et l'obscur constamment s'inversent ou s'interpénètrent.

La nuit dedans – le jour dehors
Le dedans de la nuit – le dehors du jour

Une symphonie baroque ou une apocalypse proclamée selon l'humeur des hommes de leur état d'esprit ou des caprices de la nature.

La fenêtre demain une projection du regard, un espace nostalgique et créatif auxquels se substituent souvent tous nos écrans actuels, avatars du vivant. Sans cette ouverture, cette construction artisanale du réel nous serions transis, dépouillés, dans l'errance.
Sinon comment voir tomber la pluie, si nous ne sommes plus abrités, ni habités ?
















St-Sulpice, 24.09.2014                                                                                           Ch.Quéhen

jeudi 19 novembre 2015

L'été indien

L'été indien



J'ai renversé le flacon rouge sanguin
14.11.2015

Il fait 20°, c'est bientôt 16h00.
Vous avez lâché vos pinceaux, ceux là qui ont débordé rouge sanguin, pour aller profiter du soleil couchant du bel été indien. D'aucuns plutôt moroses vous diront « C'est anormal, on va l'payer ».
Savoir, que nous sommes en pays vaudois !
Ceci vous touchant peu en rapport avec le désastre humain et le vacarme des dernières informations radiophoniques.
Ce phénomène météorologique existe depuis toujours dans les différents hémisphères. Si Joe Dassin l'a interprété en 1975, il ne savait peut-être pas qu'en Allemagne on désignait cette période comme l'été des vielles femmes der Altweibersommer. Vous vous retrouvez assez bien dans cette légende germanique un peu païenne, des tisseuses de fil d'araignée.
Le lac est à 5' à pied de votre atelier-logement. A chaque fois vous vous étonnez de sa vastitude et de ses variations infinies. Devant tant de beauté, vous vous sentez un peu privilégiée, vos pensées s'agitent moins.


Lac Léman et cormorans



Vous êtes assise sous de jeunes platanes, dont quelques feuilles font toujours de la résistance. Quant elles tombent elles font plok, sans tourbillon à cause de leur largeur de 30cm au moins.
Devant vous un champ de phalécie diffuse une odeur douceâtre, presqu'écoeurante, qui attire papillons, abeilles pour une orgie de pucerons. De loin on dirait un champ de lavande, dernière plantation colorée comme engrais vert avant l'enfouissement dans la terre.


Champ de phalécies



Soudain debout sur le banc, où vous êtes assise, un monsieur scrute le champ. Comme il ne vous regarde pas, vous ne le saluez pas. Vous pensez, qu'il cherche son chien. Il disparait aussi vite. Quelques jappements plus tard vous assurent, que le maitre est sur la bonne piste.
C'est un lieu de rencontres de propriétaires de chiens qui se flairent, se jaugent, jouent, marquent leur territoire, aboient, parfois attaquent. Comme vous n'êtes pas propriétaire, vous vous éloignez.
Dans le fond, cette morsure de l'enfance ne disparaît jamais totalement.

Vous aimez les grandes étendues, où votre esprit part à tire d'aile. C'est ainsi que s'inventent des paysages.

La Léman Allée des oiseaux



Utopie
Encre sur toile
50x140cm





St-Sulpice, le 18 novembre 2015                                                                          Ch. Quéhen

mardi 27 octobre 2015