L'été
indien
J'ai renversé le flacon rouge sanguin 14.11.2015 |
Il fait 20°, c'est bientôt 16h00.
Vous avez lâché vos pinceaux, ceux là
qui ont débordé rouge sanguin, pour aller profiter du soleil
couchant du bel été indien. D'aucuns plutôt moroses vous diront
« C'est anormal, on va l'payer ».
Savoir, que nous sommes en pays vaudois
!
Ceci vous touchant peu en rapport avec
le désastre humain et le vacarme des dernières informations
radiophoniques.
Ce phénomène météorologique existe
depuis toujours dans les différents hémisphères. Si Joe Dassin l'a
interprété en 1975, il ne savait peut-être pas qu'en Allemagne on
désignait cette période comme l'été des vielles femmes der
Altweibersommer. Vous vous retrouvez assez bien dans cette légende
germanique un peu païenne, des tisseuses de fil d'araignée.
Le lac est à 5' à pied de votre
atelier-logement. A chaque fois vous vous étonnez de sa vastitude et
de ses variations infinies. Devant tant de beauté, vous vous sentez
un peu privilégiée, vos pensées s'agitent moins.
Lac Léman et cormorans |
Vous êtes assise sous de jeunes
platanes, dont quelques feuilles font toujours de la résistance.
Quant elles tombent elles font plok, sans tourbillon à cause de leur
largeur de 30cm au moins.
Devant vous un champ de phalécie
diffuse une odeur douceâtre, presqu'écoeurante, qui attire
papillons, abeilles pour une orgie de pucerons. De loin on dirait un
champ de lavande, dernière plantation colorée comme engrais vert
avant l'enfouissement dans la terre.
Champ de phalécies |
Soudain debout sur le banc, où vous
êtes assise, un monsieur scrute le champ. Comme il ne vous regarde
pas, vous ne le saluez pas. Vous pensez, qu'il cherche son chien. Il
disparait aussi vite. Quelques jappements plus tard vous assurent,
que le maitre est sur la bonne piste.
C'est un lieu de rencontres de
propriétaires de chiens qui se flairent, se jaugent, jouent,
marquent leur territoire, aboient, parfois attaquent. Comme vous
n'êtes pas propriétaire, vous vous éloignez.
Dans le fond, cette morsure de
l'enfance ne disparaît jamais totalement.
Vous aimez les grandes étendues, où
votre esprit part à tire d'aile. C'est ainsi que s'inventent des
paysages.
St-Sulpice, le 18 novembre
2015 Ch. Quéhen
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